Le chantier de la chapelle Saint-Jean de Saint-Séverin a débuté
Publié le 11 octobre 2021
Après la restauration spectaculaire de la chapelle Sainte-Geneviève, le chantier de la chapelle Saint-Jean de Saint-Séverin vient de débuter, grâce à un généreux mécène. La Fondation Avenir du Patrimoine à Paris recherche des mécènes pour poursuivre les travaux jusqu'à leur terme.
Après la restauration spectaculaire de la chapelle Sainte-Geneviève, rendue possible grâce à un généreux mécène de la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris, il fallait poursuivre le travail initié en faveur des chapelles de l’église Saint-Séverin (Ve). Le choix d’un second projet s’est naturellement porté sur la chapelle Saint-Jean, adjacente. Peinte par Hippolyte Flandrin, célèbre élève d’Ingres, la chapelle Saint-Jean n’a en effet jamais bénéficié d’une restauration fondamentale depuis sa création en 1840.
Des infiltrations d’eau, aujourd’hui réparées, ont très vite détérioré l’œuvre, dont les pertes de matière sont aujourd’hui importantes. Il faudra recréer certaines parties du décor à partir de dessins préparatoires réalisés par l’artiste, un véritable défi pour les restaurateurs. Les ornementations, très encrassées, la voûte et ses étoiles dorées à la feuille d’or sont illisibles.
Pourtant, la chapelle Saint-Jean est un véritable chef d’œuvre. Considéré au XIXe siècle comme le « nouveau Fra Angelico », grand maître de la peinture religieuse et du portrait, Flandrin réalise ici sa première œuvre monumentale. L’étroitesse de la chapelle fait montre d’une véritable prouesse technique de l’artiste. Pour passer du dessin au mur, il trace une mise au carreau encore visible à certains endroits. Hippolyte Flandrin fait ici le choix de la technique à l’huile et à la cire, dont le rendu mat se rapproche des peintures antiques qu’il a pu admirer en Italie, sur les sites archéologiques.
La Cène, d'Hippolyte Flandrin
Crédit: Ville de Paris, COARC/Jean-Marc Moser
Dès sa conception, La Cène retient l’attention : la pureté des lignes, l’économie des moyens, le geste d’abandon de Jean, l’absence suggérée de Judas, les références à ses illustres aînés Giotto et Raphaël, et l’harmonie qui s’en dégage, malgré la gravité du moment, en font un chef-d’œuvre de la peinture murale.
Au printemps 2021, la Ville de Paris a lancé, à sa charge, une étude préalable pour déterminer les besoins de sauvegarde de la chapelle Saint-Jean, évalués à 260 000€. Grâce à un premier mécénat, le chantier a pu démarrer en juillet. La Fondation Avenir du Patrimoine à Paris poursuit sa recherche de mécènes afin de couvrir la totalité des coûts et de permettre au chantier d’aller à son terme.