Sauvegarder une peinture de Zurbarán
Publié le 20 novembre 2020
Au cœur des églises historiques de Paris se trouvent des chefs-d'œuvre. C'est le cas à l'église Saint-Médard, qui abrite le seul tableau d'un grand maître espagnol que possèdent les églises parisiennes : "La Promenade de l'Enfant Jésus" de Zurbarán. La Fondation Avenir du Patrimoine à Paris recherche des mécènes pour sa restauration.
A l'église Saint-Médard, La Promenade de l'Enfant Jésus de Zurbarán attend ses mécènes pour être restaurée
Début des travaux : dès que possible
Classée aux Monuments Historiques en 1906, l’église Saint Médard fait partie des nombreuses églises parisiennes reconstruites ou agrandies à la fin du Moyen Age. Avec ses nombreuses adjonctions et surélévations, et son emplacement de choix entre le square qui porte son nom et la rue Mouffetard, c’est peut-être l’église la plus pittoresque de la capitale.
Suspendue au mur de la petite chapelle Saint-Louis, La promenade de l’Enfant Jésus de Francisco de Zurbaran est la seule et unique peinture due à un grand maître espagnol que conservent les églises parisiennes. Réalisée autour des années 1630, cette œuvre aux remarquables qualités plastiques, aurait été exécutée pour le maître-autel du couvent de la Merci déchaussée de Séville, institution religieuse dédiée au rachat des captifs.
L’iconographie du tableau, inspiré par les voyages annuels que la Sainte Famille avait coutume d’accomplir à Jérusalem lors de la fête de Pâques, illustre la dévotion toute particulière dont fait alors l’objet la figure de Joseph, père nourricier de Jésus, dans l’Espagne du Siècle d’Or. Placé à la droite de la composition, la main appuyée sur le bâton fleurdelisé qui le désigna comme époux de Marie, ce dernier s’impose par sa stature et sa monumentalité, au côté d’un enfant au regard empreint de tendresse et de vénération.
La promenade de l’Enfant Jésus apparaît comme une œuvre de transition dans la carrière de l’artiste au cours de laquelle ce dernier, jusqu’alors adepte d’un style austère et rigoriste, enrichit sa palette chromatique tout en s’intéressant à la représentation du paysage. En effet, si le modelé des figures, les éclairages brutaux révèlent encore l’influence du Caravage, le coloris chaud des drapés, les frondaisons verdoyantes et le ciel lumineux qui servent d’écrin à la scène attestent bien une nouvelle orientation, désormais plus proche du classicisme italien.
La dernière restauration de la toile remonte à 1962. Depuis, l’épiderme de la toile s’est beaucoup empoussiéré et encrassé. Il faut restaurer ce chef d'œuvre pour qu'il retrouve toutes ses couleurs et ses contrastes. La Fondation Avenir du Patrimoine à Paris recherche des mécènes pour financer ce chantier.
Participez à la restauration de La Promenade de l'Enfant Jésus de Zurbaran et d'autres tableaux de grands maîtres présents dans les églises historiques de Paris.