Visite privée autour de la restauration de l’œuvre de Rubens "Les Pèlerins d’Emmaüs"

Cette année, parmi les projets urgents et prioritaires engagés par la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris figurait la restauration du tableau Les Pèlerins d’Emmaüs attribué à Rubens – dont Saint-Eustache est l’écrin.

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Une visite animée par des spécialistes dans un lieu emblématique

En cours de restauration au sein des ateliers de la Ville de Paris, la Fondation a souhaité partager avec ses donateurs l’expérience inédite de découvrir le travail de spécialistes au service d’œuvres de maîtres artistiques.

Cette occasion unique d’assister à cet événement a été rendue possible par la présence et la participation des restaurateurs en charge de cette intervention et des conservateurs du département de la Conservation des Œuvres d’Art Religieuses et Civiles (COARC) de la Ville de Paris. C’est une équipe de 4 restauratrices et restaurateurs de peinture expérimentés qui ont été au chevet de ce chef d’œuvre pendant plus d’un an avec délicatesse et minutie.

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Cet atelier de restauration, situé aux portes de Paris, jouxte une réserve d’œuvres d’art : peintures et sculptures.

Historiquement, la réserve a été créée dans le quartier d’Auteuil pour regrouper les modèles en plâtre des monuments publics qui étaient dispersés dans différents lieux parisiens.

Cette réserve était visitable mais la construction du Petit Palais pour l’exposition universelle de 1900 à Paris, transformé ensuite en musée des beaux arts, a entraîné la fermeture de la réserve d’Auteuil aux visites puis son déménagement au début des années quatre-vingt.

La série de plâtres, aujourd’hui conservée dans cette réserve, constitue le plus grand ensemble de modèles plâtres du 19ème siècle et du début du 20ème siècle.

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Une œuvre de jeunesse soignée, appelée à retrouver son éclat

Parmi une impressionnante collection de tableaux de maîtres (Santi di Tito, Jean-Baptiste Lemoyne, Simon Vouet, Sébastien Bourdon...) figure à Saint-Eustache Les Pèlerins d’Emmaüs, attribué à Rubens.

Retiré de Saint-Eustache en janvier 2019, le tableau présentait un risque important pour sa conservation. En raison de l’humidité du mur sur lequel il était accroché, la toile s’était distendue et la matière picturale, craquelée par l’âge, se soulevait ponctuellement et menaçait de se détacher en laissant des lacunes.

C'est dans ce contexte que l’œuvre a été déposée de son cadre de boiserie et emportée pour restauration. Après plus d’un an d’absence, cette œuvre devrait reprendre sa place au printemps 2020 dans la chapelle Saint-Pierre-L’Exorciste de l’église Saint-Eustache.

Ce tableau est considéré comme une œuvre de jeunesse peinte durant son séjour, ou à son retour d’Italie, où Rubens s’est formé pendant 8 ans. Il a été influencé par Caravage alors à Rome et qui a lui-même peint des pèlerins d’Emmaüs. Les œuvres de Rubens de la période italienne étant peu nombreuses, cela lui confère une valeur importante.

Cette œuvre peut surprendre par son style qui n’est pas représentatif du style le plus caractéristique du peintre.

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Le travail de restauration a requis un nombre d’heures conséquent et a nécessité des interventions tant sur le support (châssis et toile) que sur la couche picturale.

Des analyses (radiographie et réflectographie infra-rouge pour étudier le travail préparatoire et la mise en place de la composition ) et études stratigraphiques de la couche picturale au microscope ont été réalisées afin de mieux comprendre la matérialité de l’œuvre et la technique picturale employée par l’artiste.

Cela a permis de mettre au point une méthodologie de restauration adaptée. Cette dernière a été réalisée en différentes étapes : un démontage de la toile du châssis pour nettoyage, remise en tension et doublage, puis un important travail de nettoyage de la couche picturale, une phase de retouche des lacunes, et enfin la pose d’un vernis de protection.

Des traces d’expositions ...

Au revers du tableau, d’anciennes étiquettes et inscriptions ont permis d’identifier la présence de l’œuvre à différentes expositions passées : en 1990, en Italie, à l'occasion d'une rétrospective sur le séjour italien de Rubens.

Également une exposition plus ancienne, après guerre, en 1956, lorsque les chefs d’œuvre des églises parisiennes ont été exposés dans la chapelle de la Sorbonne.  

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